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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 21 bis.djvu/126

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Montpensier avec le prince d’Enghien son fils ; qu’aussi bien étoit-il croyable que madame de Guise la privant de son bien, qu’elle donneroit sans doute aux enfans quelle auroit du second lit, Monsieur ne penseroit jamais à sa fille lorsqu’il seroit en âge de se marier. Il représentait encore qu’il étoit à craindre qu’elle eût dessein de marier cette héritière, princesse du sang, à quelqu’un des cadets de la maison de Guise ; et, pour conclusion, qu’il ne vouloit point d’accommodement avec lui s’il ne se faisoit par le commandement de la Reine, et à la connoissance des ministres.

En ces entrefaites il arriva, en présence de la Reine, une grande dispute entre le duc de Sully et Villeroy, sur le sujet de trois cents Suisses que le dernier demandoit pour la garde de Lyon, dont Alincour son fils avoit depuis peu acheté le gouvernement du duc de Vendôme, vendant par même moyen la lieutenance de roi qu’il en avoit à Saint-Chamont. Le duc de Sully lui dit sur ce sujet des paroles si piquantes, que l’autre en demeura mortellement offensé.

Il faut remarquer en cet endroit que pendant le sacre du Roi, auquel le duc de Sully ne s’étoit pas trouvé à cause de sa religion, mais étoit allé se promener en sa maison, Villeroy, qui désiroit l’ordre dans les affaires, considérant que tout le monde étoit déjà tout accoutumé aux refus du duc de Sully, n’oublia rien de ce qu’il put pour persuader à la Reine qu’il étoit de son service de conserver ledit duc en sa charge, et lui donner toute l’autorité qu’elle pourroit, eu égard au temps de la minorité du Roi, au-