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plus aux termes où elles étoient auparavant, et qu’il avoit trouvé la cour bien disposée à l’avantage de leurs églises, ce qu’il fit entendre le mieux qu’il put aux ministres. Mais il ne fut pas malaisé aux autres de persuader à tous les prétendus réformés, de quelque qualité qu’ils se trouvassent, que son intérêt le faisoit parler ainsi ; que c’étoit un membre gâté, et qu’il y avoit plus d’apparence de le retrancher que de le croire. Il promet néanmoins à la cour qu’il a assez de puissance pour se faire élire président à l’assemblée, et qu’il y aura assez d’amis pour empêcher qu’elle ne grossisse le cahier de ses demandes d’articles qui puissent fâcher.

Surtout il assure que Le Plessis-Mornay, gouverneur de Saumur, le secondera comme son ami, et comme celui duquel il disoit avoir la parole.

Enfin les mois de mars et d’avril arrivèrent, destinés à tenir les assemblées provinciales qui devoient précéder la générale, et auxquelles on devoit nommer les députés qui s’y devoient trouver.

C’est là où tout le pouvoir du duc de Bouillon, qui vouloit défaire ce qu’il avoit fait, fut vain, le parti contraire ayant tellement prévalu, qu’il fit résoudre tous les articles et demandes qu’il voulut, et députer ceux qu’il estimoit les plus séditieux et les plus éloignés du repos et de leur devoir.

Les provinces avoient grande raison de ne croire pas le duc de Bouillon, lors plus intéressé dans la cour qu’à leur cause ; mais ils ne devoient pas suivre les autres, qu’ils connoissoient préoccupés de passion pour avoir été maltraités de la cour.

Tous se trouvèrent à Saumur au mois de mai, où