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que la raison le requéroit, mais selon que le temps le pouvoit permettre. Bullion les reporte, il harangue cette compagnie le 5 de juin, pour l’exhorter à demeurer dans les bornes de leur devoir ; il leur représente que le temps de la minorité du Roi requéroit plus d’humilité et d’obéissance qu’aucun autre.

Il les assure que, par ce moyen, ils auroient juste satisfaction sur leurs cahiers ; ensuite de quoi il leur déclara que l’assemblée n’étant permise par le Roi qu’aux fins de nommer les députés, et représenter leurs plaintes, ainsi qu’ils avoient accoutumé, et que l’édit de pacification le requéroit, il avoit charge de Sa Majesté de leur commander de sa part de procéder à la nomination de leurs députés, se séparer ensuite, après toutefois qu’il leur auroit donné les réponses qu’il avoit apportées de la cour.

Ce discours surprit ces mutins, qui n’estimoient pas qu’en un temps si foible on dût prendre une résolution si hardie et si contraire à leurs desseins ; ils résistèrent aux volontés du Roi, le parti des factieux étant beaucoup plus fort que celui des pacifiques.

Comme les uns disoient que la pratique ordinaire et la raison les obligeoient à obéir, les autres soutenoient ouvertement qu’il ne falloit pas perdre un temps propre à avantager leurs églises ; à quoi le sieur du Plessis, président, ajouta que lorsque le prince étoit mineur il falloit qu’ils se rendissent majeurs.

Après beaucoup de contestations, l’assemblée rendit réponse au sieur de Bullion qu’ils ne pouvoient ni nommer leurs députés ni se séparer, sans, premièrement, avoir la satisfaction qu’il leur faisoit attendre.