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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 21 bis.djvu/185

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proposition, qui flattoit ses sentimens, qu’il lui adhère.

Le peu de fidélité qu’il y a dans le monde, jointe à la bonté de Dieu, qui ne permet souvent que tels desseins soient découverts pour détourner les hommes par la crainte des peines temporelles, dont ils devroient être divertis par l’amour de Dieu, fit que le maréchal et la maréchale eurent connoissance de ce qui se faisoit non-seulement à leur préjudice, mais à celui de leur maîtresse, et ce, par le moyen de ceux-mêmes qui vouloient tromper Moysset et Bellegarde.

Ils animent la Reine sur ce sujet avec grande raison, et, pour ce que le chancelier, selon sa coutume de ne pousser jamais une affaire jusqu’au bout, apportoit beaucoup de longueur à sceller les commissions nécessaires pour cette affaire, ils font que la Reine lui témoigne avoir du mécontentement de son procédé trop lent et irrésolu en un sujet de telle conséquence.

Et, afin de s’appuyer davantage en cette poursuite, à laquelle il s’affectionnoit d’autant plus qu’il avoit toujours été, même avant la régence, ennemi du duc de Bellegarde, il dépêcha un courrier exprès vers M. du Maine, qui étoit déjà sur les frontières d’Espagne, revenant de son ambassade, afin qu’il lui vînt aider à défaire leur commun ennemi.

L’action est intentée au parlement contre Moysset ; il est poursuivi à toute outrance ; de sa condamnation s’ensuivoit la perte du duc de Bellegarde, qui ressentoit d’autant plus le poids de cette affaire, qu’il craignoit que, sous ce prétexte, on n’en voulût et au bien de Moysset qui étoit grand, et à son gouverne-