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jusqu’à ce point, après avoir abandonné Dieu, qu’au milieu de la Sologne, où tout son bien étoit situé, à vingt-cinq lieues de Paris, il bat la campagne et fortifie sa maison, sur l’espérance qu’il avoit que ces commencemens seroient suivis de ses confrères, dont il seroit bientôt secondé et secouru. Mais il ne se méconnut pas sitôt qu’il se vit assiégé dans Vatan, pris et exécuté le 2 de janvier, pour arrêter, par la punition de son crime, le cours de la rebellion qu’il avoit voulu exciter. Son exemple n’ayant pas peu servi à calmer l’orage dont il sembla que nous étions menacés, on peut dire avec vérité que sa mort fut avantageuse au public, utile à lui-même et aux siens, à lui parce qu’il revint au giron de l’Église en mourant, et aux siens parce que sa sœur recueillit toute sa succession, dont la Reine la gratifia.

Sa Majesté eut bien plus de difficulté à apaiser le trouble que le duc de Rohan suscita à Saint-Jean-d’Angely, dans lequel il essayoit d’engager tout le parti huguenot, et une assemblée qui ensuite se tint à La Rochelle, contre son autorité.

Chacun s’étant, comme nous avons dit l’année passée, séparé de l’assemblée de Saumur avec dessein d’aller empoisonner les provinces dont ils étoient partis, le duc de Rohan s’en alla à ces fins à Saint-Jean-d’Angely, place dont il avoit été fait gouverneur après la mort du sieur de Sainte-Mesme ; mais, parce que le feu Roi ne vouloit point qu’il y demeurât, il avoit mis dans la ville un vieux cavalier, nommé M. Desageaux, en qualité de lieutenant de roi : celui-ci étant mort, il donna cette lieutenance à M. de Brassac, de laquelle à l’arrivée de M. de Rohan