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M. du Maine. M. de Bellegarde est mandé pour ce sujet ; mais, apprenant sur le chemin qu’on en vouloit à son gouvernement, il s’en retourna à Dijon, offensé principalement contre le baron de Luz, d’autant qu’à la mort de M. le comte, le marquis de Cœuvres se réunit au marquis d’Ancre, et le baron de Luz prit sa place dans les intrigues du marquis d’Ancre et de M. le prince, et de ceux qui l’assistoient. C’est pourquoi M. de Bellegarde lui voulut mal, et lui attribua la cause de ce mauvais conseil qui avoit été pris contre lui.

La maison de Guise se joint à cette mauvaise volonté, tant pour l’amour de M. de Bellegarde que pour le déplaisir qu’ils ont de voir que le baron de Luz, qui avoit été des leurs et savoit tous leurs secrets, étoit passé dans la confiance de l’autre parti ; et leur haine lui coûta cher, comme nous verrons dans l’année suivante.

Voilà ce qui se passa cette année dans la cour, et la peine que l’ambition de ce prince et des grands donna à la Reine, mais dont elle se tira heureusement pour ce qu’elle donna toujours au conseil des ministres le crédit qu’elle devoit. Elle n’eut pas moins de peine aux affaires qui survinrent hors de la cour dans les provinces.

Vatan, homme de qualité, qui, s’étant fait huguenot de nouveau, croyant que si tout crime pendant la minorité du Roi n’étoit permis, au moins seroit-il impuni, ému de divers mécontentemens qu’il entendoit dire qui étoient à la cour, et des mouvemens qu’il croyoit que produiroit l’assemblée des huguenots qui étoit lors sur pied, s’abandonna soi-même