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comme l’accusant d’être cause de sa mort, lui succéda à l’Empire ; mais il ne jouira ni heureusement ni longuement de cette dignité, à laquelle il a violemment et injustement aspiré, violant les lois de la piété fraternelle.

Gustave, nouveau roi de Suède, que nous avons dit l’année passée avoir succédé à Charles son père, qui mourut de déplaisir des mauvais succès qu’il eut en la guerre qu’il avoit contre le roi de Danemarck, rappela si bien, par son adresse et son courage, la fortune de son côté, qu’il contraignit le roi de Danemarck à le rechercher de paix, à laquelle il consentit pour tourner ses armes vers la Pologne et la Moscovie.

En Italie, François, duc de Mantoue, mourut le 22 décembre, laissant enceinte la duchesse sa femme, fille du duc de Savoie, qui en prendra occasion d’allumer la guerre, en laquelle le Roi se trouvera diversement engagé ; premièrement contre lui, comme injuste agresseur, puis en sa défense, de peur que les armes d’Espagne ne s’emparent de ses États, et n’étendent trop avant leurs frontières vers nous.

Et le roi d’Angleterre, pour étreindre d’un nouveau nœud son alliance avec les princes protestans d’Allemagne, préféra l’alliance de Frédéric, comte Palatin, futur électeur, à celle des têtes couronnées, et lui promet sa fille unique en mariage. Le comte passe en Angleterre en novembre, les fiançailles s’y font, mais leurs réjouissances sont troublées par la mort du prince de Galles, arrivée en décembre : ce prince étoit gentil, et promettoit beaucoup de soi ; et sa mort semble présager les malheureux succès que ces noces ont eus pour l’Angleterre.