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gagné par un nommé La Roche de Dauphiné de donner au duc de Savoie avis de tout ce qui se passoit ; il hantoit fort chez Dolé, que le marquis d’Ancre crut que les ministres vouloient envelopper en cette accusation, dont il se tint offensé jusqu’à ce qu’au dernier du mois Magnas fut exécuté à mort, sans qu’il fût fait mention que Dolé eût aucune intelligence avec lui.

D’autre côté, M. de Villeroy faisoit instance qu’auparavant que le contrat de mariage fût signé entre eux, la charge de premier gentilhomme de la chambre qu’avoit M. de Souvré, fût par avance donnée au sieur de Courtenvaux son fils, qui avoit épousé une des petites-filles de M. de Villeroy ; à quoi le marquis d’Ancre ne vouloit consentir, ayant dessein de la faire tomber à un autre après la mort du sieur de Souvré qui étoit fort âgé. Et il n’étoit pas si mal auprès de la Reine, que, par divers faux donnés à entendre, il ne l’empêchât, par le moyen de sa femme, de l’agréer : d’où il arriva que les ministres qui étoient lors en considération, représentant à la Reine sa trop grande union avec M. le prince et ses adhérens, et leurs visites trop fréquentes, lui firent faire commandement de s’absenter de la cour, et se retirer en son gouvernement d’Amiens.

Cependant la Reine, par l’avis de tous les grands, se résout de défendre le duc de Mantoue, fait lever quelques troupes, et destine de les faire passer en Italie en sa faveur.

L’Espagne, qui veut avoir seule intérêt en Italie et en être arbitre, prévient la Reine, et commande au marquis Linochosa de faire la paix ; ce qu’il fit avec