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plus libéralement départi des biens et des honneurs qu’ils n’en avoient du temps du feu Roi. Que ce n’étoit pas de son temps que les offices de judicature avoient été rendus vénaux, ni qu’elle n’avoit donné occasion à les hausser de prix. Que le peuple a été soulagé, et les levées ordinaires diminuées, nonobstant les grandes dépenses qu’il étoit nécessaire de faire. Que les parlemens avoient toute liberté en l’exercice de la justice. Que c’est l’ordinaire de ceux qui entreprenoient contre leurs souverains, de faire semblant de ne se prendre pas à eux, mais à leurs ministres, et, par ce moyen, épargnant en papier leur nom, faire néanmoins tomber sur eux en effet tous les reproches dont on charge leurs serviteurs. Que ceux dont elle se sert sont vieillis dans les affaires publiques et dans les charges qu’ils exercent, lesquelles ils sont tous prêts de lui remettre s’il est jugé expédient pour le bien de l’État ; mais qu’elle sait qu’ils méritent plutôt récompense que punition. Que les profusions qu’il appelle n’ont été faites que pour contenir en leur devoir ceux qui s’en plaignent maintenant, et en ont eu tout le profit. Que si telles gratifications n’ont produit l’effet qu’on en avoit attendu, on ne peut que louer la bonté de la Reine, et accuser l’ingratitude de ceux qui les ont reçues. Quant aux États-Généraux, elle a toujours eu dessein de les assembler à la majorité du Roi, pour rendre compte de son administration ; mais que la demande qu’il fait qu’on les rende sûrs et libres, témoigne qu’il projette déjà des difficultés pour les éluder, et en faire avorter le fruit avant la naissance. Et enfin que la protestation qu’il fait de vouloir pro-