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Sorbonne, la noblesse étoit pauvre, le peuple étoit surchargé, les offices de judicature étoient à trop haut prix, les parlemens n’avoient pas la fonction libre de leurs charges, les ministres étoient ambitieux, qui, pour se conserver en autorité, ne se soucioient pas de perdre l’État. Et ce qui étoit le meilleur, est qu’il se plaignoit des profusions et prodigalités qui se faisoient des finances du Roi, comme si ce n’étoit pas lui et les siens qui les eussent toutes reçues, et que, pour gagner temps avec eux, la Reine n’y eût pas été forcée. Pour conclusion, il demandoit qu’on tînt une assemblée des États, sûre et libre, que les mariages du Roi et de Madame fussent différés jusqu’alors.

Ceux qui répondirent de la part de la Reine à ce manifeste, y eurent plus d’honneur que de peine ; car les raisons qu’ils avoient sur ce sujet étoient convaincantes et aisées à trouver. Que M. le prince avoit tort de ne lui avoir pas depuis quatre ans remontré toutes ces choses lui-même, et ne l’avoit pas avertie des malversations prétendues sur lesquelles il fondoit ses mécontentemens. Qu’il ne falloit point s’éloigner pour cela de la cour, et prendre prétexte sur les mariages que lui-même avoit approuvés et signés. Que ni l’Église, ni la noblesse, ni le peuple, ne se plaignent d’être maltraités, ni n’en ont point de sujet, aussi peu la Sorbonne, en laquelle Sa Majesté a tâché de maintenir la bonne intelligence, laquelle ceux qui se plaignent d’elle ont essayé et essaient journellement de troubler par mauvais desseins, au préjudice du service du Roi et du repos de l’État. Que tant s’en faut qu’elle eût appauvri la noblesse, elle leur avoit