Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 21 bis.djvu/241

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Conti, passionnée aux intérêts du duc de Guise, qui prétendoit être connétable par la guerre, que, bien que le chancelier, le maréchal et la maréchale, et le commandeur de Sillery, fissent tous leurs efforts pour la paix, ils n’y pouvoient porter l’esprit de la Reine.

M. de Villeroy et le président Jeannin s’opposoient particulièrement à livrer Amboise à M. le prince, remontrant de quelle conséquence étoit cette place, à cause de sa situation sur une grande rivière proche de ceux de la religion.

Cette contestation dura quelque temps entre les plus puissans de la cour. Le duc d’Epernon voulut même faire une querelle d’Allemand au sieur de Bullion, à qui il tint des paroles fort aigres pour le détourner de favoriser la paix ; mais tant s’en faut qu’il s’en abstînt pour ce sujet, que, s’étant plaint à la Reine de son procédé, il prit occasion de lui faire connoître que le duc et ses adhérens agissoient avec d’autant plus d’artifice et de violence qu’ils ne le pouvoient faite par raison.

Enfin le sieur de Villeroy, qui d’abord se portoit à la guerre, ayant vu que la proposition qu’il avoit faite à la Reine de chasser le chancelier, duquel il étoit séparé depuis la mort de la dame de Puisieux qui étoit sa petite-fille, ne réussissoit pas, se porta à la paix en se réunissant avec le maréchal d’Ancre qui la désiroit.

D’autre part, la princesse de Conti et la maréchale d’Ancre étant venues aux grosses paroles sur le sujet des affaires présentes, la dernière, outrée de l’insolence de la princesse, fit si bien connoître à la Reine que si la guerre étoit elle seroit tout-à-fait sous la