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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 21 bis.djvu/242

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tyrannie de la maison de Guise, qu’elle se résolut à la paix.

Pour la conclure avec les formalités requises, on assembla les premiers présidens et gens du Roi des compagnies souveraines de Paris, prévôt de ladite ville, grands du royaume et ministres, qui tous ensemble approuvèrent les conditions portées ci-dessus. Le sieur de Bullion retourna à Sainte-Menehould où étoient les princes, où la paix fut signée le 15 de mai.

Cependant le marquis de Cœuvres revint d’Italie où l’on l’avoit dépêché l’année passée, et arriva à la cour le 10 de mai. Passant par Milan, il vit le gouverneur, pour lequel il avoit des lettres, et reçut de lui un bon traitement en apparence, et témoignage de confiance sur le sujet pour lequel il avoit été dépêché ; mais il ne fut pas sitôt arrivé à Mantoue, qu’il reconnut bien, par effet, la jalousie qu’il avoit que Leurs Majestés prissent part aux affaires d’Italie, et voulussent employer leur autorité pour les accorder ; car il dépêcha en même temps secrètement un cordelier, pour persuader au duc de Mantoue qu’il ne devoit entendre aux propositions que ledit marquis lui feroit de la part du Roi ; et, de peur que les raisons du cordelier ne fussent suffisantes, il envoya encore le prince de Castillon, qui étoit commissaire impérial, pour lui faire la même instance au nom de l’Empereur ; et, afin que cela ne parût point, le commissaire se tint caché en une des maisons du duc près de Mantoue. Mais tous ces artifices n’eurent pas assez de pouvoir sur l’esprit du duc pour le faire entrer en soupçon d’aucun conseil qui lui fût donné de la part de Sa Majesté ; à quoi déférant entièrement, il par-