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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 21 bis.djvu/245

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Elle changea seulement l’ordre du rasement de Blavet en un commandement de faire sortir la garnison qui y étoit pour y en faire entrer une des Suisses. La crainte obligea M. de Vendôme à signer toutes les conditions que l’on désiroit de lui ; mais, pour les avoir signées, il ne se hâtoit néanmoins pas encore de les exécuter.

Tandis que la maison de Guise tenoit le haut du pavé, et que le mauvais gouvernement des autres princes la rendoit recommandable, elle reçut une grande perte en la mort du chevalier de Guise, qui arriva le premier jour de juin. Il étoit prince généreux, et qui donnoit beaucoup à espérer de lui ; mais le duc de Guise, qui en faisoit son épée, le nourrissoit au sang, et lui avoit fait entreprendre deux mauvaises actions : l’une contre le marquis de Gœuvres, l’autre contre le baron de Luz, la dernière desquelles il exécuta à son malheur ; car Dieu, qui hait le meurtre et le sang innocent répandu, le punit, et fit qu’il répandit le sien même par sa propre main ; car, étant à Baux en Provence, il voulut, par galanterie, mettre le feu à un canon, qui creva et le blessa d’un de ses éclats, dont il mourut deux heures après, non sans reconnoître qu’il méritoit ce genre de mort cruelle et avancée.

Environ ce temps, le parlement fit brûler, par la main d’un bourreau, un livre de Suarez, jésuite, intitulé : La Défense de la foi catholique, apostolique contre les erreurs de la secte d’Angleterre ; comme enseignant qu’il est loisible aux sujets et aux étrangers d’attenter à la personne des souverains. Et, pour ce que ce livre étoit nouvellement imprimé