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et apporté en France, nonobstant la déclaration des pères et le décret de leur général, de l’an 1610, la cour fit venir les pères jésuites Ignace, Armand Fronton, Leduc, Jacques Sirmond, et fit prononcer ledit arrêt en leur présence, leur enjoignant de faire en sorte vers leur général qu’il renouvelât ledit décret, et qu’il fût publié, et d’exhorter le peuple en leurs prédications à une doctrine contraire. Cet arrêt de la cour fut si mal reçu à Rome par les faux donnés à entendre de ceux qui y étoient intéressés, que Sa Sainteté fut sur le point d’excommunier le parlement, et de traiter leur arrêt comme ils avoient fait le livre de Suarez. Mais quand l’ambassadeur du Roi l’eut informé de la procédure et du fait, Sa Sainteté, bien loin de condamner ledit arrêt, donna un bref et décret confirmatif de la détermination du concile de Constance en ce sujet, laquelle le parlement avoit suivie en son arrêt.

Tandis que le parlement travailloit à Paris contre les pères jésuites, M. le prince en avoit à Poitiers contre l’évêque. On s’aperçut en cette ville, au temps que l’on a accoutumé d’élire un maire, qui est le lendemain de la Saint-Jean, de quelques menées de sa part ; on y découvrit un parti formé pour lui, duquel Sainte-Marthe, lieutenant général, et quelques autres des principaux officiers étoient. Le 22 du mois, un nommé Latrie, qui étoit à M. le prince, fut attaqué dans la ville, et blessé d’un coup de carabine par quelques habitans, qui se retirèrent dans l’Évêché. M. le prince part d’Amboise, se présente aux portes, que l’évêque (auquel la Reine, dès le commencement de ces mouvemens, avoit écrit et