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rançonnés pour ne pas brûler les maisons, ou mettre le feu à leurs titres et enseignemens ; ce qui fit tant d’horreur à Leurs Majestés et à leur conseil, qu’elles déclarèrent qu’ayant mieux aimé oublier que venger les injures faites à leur particulier, elles entendoient que les crimes susnommés qui concernent le public, fussent sévèrement punis selon la rigueur des ordonnances. Le Roi ayant pacifié ces deux provinces, le Poitou et la Bretagne, retourna à Paris, et y arriva le 16 de septembre.

Durant ce voyage, le prince de Conti mourut à Paris le 13 d’août, sans enfans, n’ayant eu qu’une fille de son second mariage avec mademoiselle de Guise. Il étoit prince courageux, et qui s’étoit trouvé auprès de Henri-le-Grand à la bataille d’Ivry, et en plusieurs autres occasions où il avoit très-bien fait ; mais il étoit si bègue qu’il étoit quasi muet, et n’avoit pas plus de sens que de parole.

M. le prince arriva treize jours après le Roi à Paris, pour accompagner Sa Majesté au parlement, où il devoit être déclaré majeur le 2 d’octobre, suivant l’ordonnance du roi Charles V, par laquelle les rois de France entrent en majorité après treize ans accomplis.

Le jour précédent, Sa Majesté fit expédier une déclaration par laquelle elle confirmoit de nouveau l’édit de pacification, renouveloit la défense des duels et celle des blasphèmes.

Le lendemain, cette cérémonie se passa avec un grand applaudissement de tout le monde. La Reine y ayant remis au Roi l’administration de son gouvernement, Sa Majesté, après l’avoir remerciée de l’as-