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sistance qu’il avoit reçue d’elle en sa minorité, la pria de vouloir prendre le même soin de la conduite de son royaume, et fit vérifier la déclaration susdite qu’il avoit fait expédier le jour auparavant.

Le 13 du mois, il mit avec la Reine sa mère la première pierre au pont que Leurs Majestés, pour la décoration et commodité de la ville, trouvèrent bon de faire construire pour passer de la Tournelle à Saint-Paul, et en donnèrent la charge à Christophe Marie, bourgeois de Paris, moyennant les deux îles de Notre-Dame que Leurs Majestés achetèrent, et lui donnèrent en propre pour subvenir aux dépenses dudit pont.

Lors il ne fut plus question que de la tenue des États, que dès le 9 de juin l’on avoit convoqués au 10 de septembre en la ville de Sens ; mais les affaires du Poitou et de la Bretagne les firent remettre au 10 d’octobre ensuivant, puis, à quelques jours de là, le Roi les fit assigner à Paris et non à Sens.

M. le prince ne vit pas plutôt la Reine résolue de les assembler, qu’il lui fit dire sous main que, si elle vouloit, il ne s’en tiendroit point, et qu’eux-mêmes, qui les avoient demandés, y consentiroient les premiers. Mais le conseil, prévoyant très-prudemment que, quoi que dissent ces princes, ce seroit le premier sujet de leurs plaintes au premier mécontentement qu’ils prendroient, et que ce prétexte seroit spécieux pour animer le peuple contre son gouvernement, et pour justifier leur première rebellion et la seconde qu’ils recommenceroient encore, s’affermit à les tenir, d’autant plus qu’ils la sollicitoient de ne le pas faire. À quoi l’exemple de Blanche, mère de saint Louis, la fortifioit, qui fit tenir à l’entrée