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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 21 bis.djvu/253

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de la majorité de son fils une semblable assemblée ; par le conseil de laquelle elle pourvut si bien aux affaires de son royaume, que la suite de son règne fut pleine de bénédictions.

Quand les princes la virent en cette résolution, ils remplirent de brigues toutes les provinces, pour avoir des députés à leur dévotion, et faire grossir leurs cabiers de plaintes imaginaires : ce qui leur réussit toutefois au contraire de ce qu’ils pensoient, nonobstant que, durant lesdits États, tous les esprits factieux vinssent à Paris pour fortifier M. le prince qui y étoit en personne, et qu’on ne vît jamais tant de brigues et factions, jusque-là que M. le prince même voulut aller se plaindre ouvertement du gouvernement de la Reine, et l’eût fait si Saint-Geran ne l’eût été trouver à son lever, et ne lui en eût fait défenses expresses de la part de Sa Majesté.

L’ouverture de cette célèbre compagnie fut le 27 du mois d’octobre aux Augustins. Il s’émut en l’ordre ecclésiastique une dispute pour les rangs, les abbés prétendant devoir précéder les doyens et autres dignités de chapitres. Il fut ordonné qu’ils se rangeroient et opineroient tous confusément, mais que les abbés de Citeaux et de Clairvaux, comme étant chefs d’ordre et titulaires, auroient néanmoins la préférence.

Les hérauts ayant imposé silence, le Roi dit à l’assemblée qu’il avoit convoqué les États pour recevoir leurs plaintes et y pourvoir. Ensuite le chancelier prit la parole, et conclut que Sa Majesté permettoit aux trois ordres de dresser leurs cahiers, et leur y promettoit une réponse favorable.