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et par la surséance du droit annuel, ses finances seroient beaucoup amoindries, il lui plût aussi faire surseoir le paiement des pensions et gratifications qui étoient couchées sur son état.

Les chambres du clergé et de la noblesse, jugeant bien que cette réponse du tiers-état étoit un déni en effet, sous un apparent prétexte, de consentir à leurs avis, délibéroient de faire leurs supplications au Roi sans l’adjonction de ladite chambre, lorsque Savaron et cinq autres députés d’icelle vinrent trouver celle du clergé, leur remontrer que, sur la surséance du droit annuel, on faisoit courir fortune à tous les officiers dont il y avoit grand nombre en leur chambre ; que le Roi retireroit par ce droit un grand argent ; que si on l’ôtoit, c’étoit retomber en la confusion qui étoit auparavant la ligue, quand le Roi donnoit les offices à la recommandation des grands, auxquels les officiers demeuroient affidés et non pas au Roi ; que, si on vouloit retrancher le mal par la racine, il falloit ôter toute la vénalité, Puis ils firent une particulière plainte de l’ordonnance des quarante jours, priant Messieurs du clergé de se joindre à eux pour en tirer la révocation.

La chambre ecclésiastique fut confirmée, par cette seconde députation, au jugement qu’elle fit de la première, et n’estima pas bonnes les raisons alléguées en faveur de la paulette : la première, d’autant que c’étoit une mauvaise maxime de croire que tout ce qui est utile aux finances du Roi le soit au bien et à la conservation de l’État ; que ce n’est pas tant la recette qui enrichit comme la modération de la mise, laquelle, si elle n’est réglée comme il faut, le revenu