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des financiers, suppliant Sa Majesté que les deniers qui en proviendroient fussent employés au remboursement des offices supernuméraires, ou du rachat du domaine ; ce que Sa Majesté leur accorda pour la recherche de ce qui n’auroit pas été aboli par le feu Roi, ou des malversations commises depuis.

Il y eut une seconde contention entre eux sur le sujet du concile de Trente, dont la chambre du clergé et celle de la noblesse demandèrent la publication, sans préjudice des droits du Roi et priviléges de l’Église gallicane. À quoi la chambre du tiers-état ne voulut jamais consentir, prétendant qu’il y avoit dans ledit concile beaucoup de choses qui étoient de la discipline et police extérieure, qui méritoient une plus grande discussion que le temps ne permettoit pas de faire pour lors ; qu’il y avoit des choses où l’autorité du Roi étoit intéressée, et le repos même des particuliers.

Qu’entre les ecclésiastiques les réguliers y perdoient leurs exemptions, les chapitres étoient assujétis aux évêques, les fiefs de ceux qui mouroient en duel étoient acquis à l’Église, les indults du parlement étoient cassés, la juridiction des juges subalternes à l’endroit du clergé étoit éclipsée, et l’inquisition d’Espagne introduite en France ; enfin, que c’étoit une chose inouïe en ce royaume qu’aucun concile y eût jamais été publié, et qu’il n’étoit pas bon d’y rien innover maintenant.

Le plus grand différend qui survint entre eux, fut sur le sujet d’un article que le tiers-état mit dans son cahier, par lequel il faisoit instance que Sa Majesté fût suppliée de faire arrêter, dans l’assemblée de ses