Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 21 bis.djvu/277

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Et comme si à la face des États chacun se plaisoit à faire plus d’insolence et montrer plus de mépris des lois, Rochefort donna des coups de bâton à Marsillac, sous prétexte qu’il avoit médit de M. le prince, et déclaré la mauvaise volonté qu’il avoit pour la Reine, et dit plusieurs particularités de ses desseins contre la Reine, qu’il lui avoit confiés. Saint-Geran et quelques autres offrirent à la Reine d’en donner à Rochefort ; M. de Bullion l’en détourna, et lui proposa de poursuivre cette affaire par la forme de la justice, ce qu’elle refusa d’abord, disant que M. le chancelier l’abandonneroit, comme il avoit fait en l’affaire du baron de Luz ; et, pour cet effet, fut envoyé commission au parlement, en vertu de laquelle le procureur général fit informer.

M. le prince en étant averti, alla en la grand’chambre, et depuis, en toutes celles des enquêtes, faire sa plainte ainsi qu’il s’ensuit :

Qu’il avoit, suivant ce qu’il avoit promis à la cour, fait tout son possible pour satisfaire au Roi par toutes sortes de soumissions, et à la Reine semblablement, reconnoissant le pouvoir qu’elle a et qui lui a été commis par le Roi, voulant rendre ce qu’il doit à Leurs Majestés, pour donner exemple à tous autres d’obéir ; qu’à cette fin il avoit commencé par envoyer vers M. le chancelier, afin de tenir les moyens qui seroient avisés pour se raccommoder avec Leurs Majestés, en leur rendant ce qui est de son devoir ; que, depuis, la reine Marguerite avoit été employée pour cet effet, et que madame la comtesse s’en étoit entremise ; que par les conseils de ceux qui lui vouloient mal, le Roi et la Reine, desquels il ne se