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Savoie, et qu’en cas que les Espagnols, contre la parole donnée à Sa Majesté, voulussent troubler, directement ou indirectement, le duc de Savoie en sa personne ou en ses États, Sa Majesté le protégera et assistera de ses forces, et commandera au maréchal de Lesdiguières, et à tous les gouverneurs desdites provinces voisines dudit duc, de le secourir en ce cas de toutes leurs troupes, non-seulement sans attendre pour cela nouveau commandement de la cour, mais même contre celui qu’ils pourroient recevoir au contraire.

Mêmes promesses furent faites au duc de Savoie par les ambassadeurs d’Angleterre et de Venise, au nom de leurs maîtres.

Par ce traité, la paix d’Italie sembloit être bien cimentée, et n’y avoir rien qui la pût ébranler ; mais l’inadvertance qui fut apportée en ce traité, de n’obliger pas le roi d’Espagne à désarmer aussi bien que le duc de Savoie, sera cause de nouveaux et plus dangereux mouvemens, comme nous verrons ci-après.

Puisque nous sommes sur le discours de ce qui se passa en Italie, il ne sera pas hors de propos d’ajouter ici une chose bien étrange qui arriva à Naples. Une religieuse, nommée Julia, qui étoit en telle réputation de sainteté qu’on l’appeloit béate, ayant une plus étroite familiarité avec un moine de l’ordre de la Charité que la condition religieuse ne porte, changea enfin son amitié spirituelle en amour ; elle ne s’arrêta pas simplement à pécher avec lui, mais passa jusques à la créance que c’étoit une chose licite. Et comme l’estime de piété en laquelle elle étoit, faisoit que les