Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 21 bis.djvu/308

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lon, il dépêcha un courrier exprès au maréchal d’Ancre, pour l’informer de tout ce que ledit sieur de Bouillon lui avoit dit ; mais il trouva le maréchal d’Ancre en assez mauvaise posture auprès de la Reine, qui étoit tellement offensée contre lui de ce qu’il insistoit à ce qu’elle retardât le voyage, qu’elle lui commanda de se retirer à Amiens. Il y alla outré de colère contre le chancelier et M. d’Epernon, d’autant que lui ayant, dès le commencement, comme nous avons dit, fait espérer qu’il auroit le commandement de l’armée que le Roi assembloit auprès de Paris pour s’opposer aux princes, il l’avoit depuis, sous couleur de la haine que les Parisiens portoient audit maréchal, déconseillé à la Reine qui y condescendit, leur disant que, comme elle n’avoit eu pensée de lui donner cette charge que par eux, elle la quittoit volontiers puisqu’ils avoient changé d’opinion.

Le commandeur de Sillery, à quelques jours de là, sort pour se moquer dudit maréchal, ou pour faire bonne mine, comme s’il ne l’avoit point offensé, ayant prié Montglat, qui l’alloit visiter à Amiens, de le saluer de sa part. Ledit maréchal donna charge à Montglat de lui dire pour réponse qu’il ne retourneroit point à la cour que lui et son frère ne fussent pendus.

Avant le partement de Leurs Majestés, l’abbé de Saint-Victor, coadjuteur de Rouen, les vint supplier, au nom du clergé de France, d’avoir agréable la réception du concile de Trente, qui avoit, disoit-il, été faite en l’assemblée des États, signée et jurée par ledit clergé, qui le devoit être en peu de temps encore par les conciles provinciaux, et Sa Sainteté sup-