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Dès le premier jour de cette année, le duc de Nevers et Edmond, ambassadeur d’Angleterre, revinrent d’auprès de M. le prince où ils étoient allés, avec permission de Sa Majesté, pour le convier de revenir à son devoir. Ils amenèrent le baron de Thianges, qui apporta au Roi une lettre de lui, par laquelle, faisant bouclier des remontrances des États et du parlement, il témoignoit ne désirer sinon que Sa Majesté y eût égard pour le bien propre de sa sacrée personne et de son État. Il supplioit Sa Majesté de donner la paix à ses sujets, puis ensuite qu’il se tînt une conférence en laquelle elle envoyât ses députés pour traiter avec lui et ceux de l’assemblée de Nîmes, laquelle, pour plus de facilité, il supplioit le Roi de trouver bon qu’elle s’avançât en quelque lieu plus proche de la cour, qu’il daignât lui faire savoir le nom de ceux qu’elle y vouloit envoyer, et que l’ambassadeur d’Angleterre y pût intervenir comme témoin.

Sa Majesté accorda que l’assemblée de Nîmes fût transférée à La Rochelle, et renvoya, dès le lendemain 2 de janvier, M. de Nevers pour convenir de toutes les circonstances de la conférence.

Le même jour, Sa Majesté partit de La Rochefoucauld, et arriva le 7 à Poitiers, ayant failli une entreprise que l’on avoit faite d’enlever tous les princes à Saint-Maixent où ils se devoient assembler, et s’ils n’en eussent été avertis, comme on croit qu’ils le furent par le duc de Guise même, ils fussent tous tombés en la puissance du Roi.

Le 8 Sa Majesté renvoya vers M. le prince le baron de Thianges, qui l’étoit venu trouver de sa part, et le maréchal de Brissac et M. de Villeroy, qui convin-