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rent avec lui de la ville de Loudun pour le lieu de la conférence, qu’elle commenceroit le 10 de février, et cependant qu’il y auroit suspension d’armes de part et d’autre jusqu’au premier jour de mars. L’ordonnance de Sa Majesté pour cette suspension fut publiée le 23 de janvier.

Leurs Majestés arrivèrent à Tours le 25, où il survint un accident bien étrange et d’un mauvais présage ; car, le 29 du mois, le plancher de la chambre où la Reine étoit logée à l’hôtel de La Bourdaisière fondit, et la plupart des grands et des officiers qui y étoient tombèrent ; la Reine seule et ceux qui étoient auprès d’elle ne furent point enveloppés en cette ruine. Et à Paris, la nuit de ce jour même, la glace de la rivière de Seine, qui étoit prise, venant à se rompre, fit périr plusieurs bateaux qui étoient chargés de provisions nécessaires pour la vie, et emporta une partie du pont Saint-Michel ; l’autre qui ne fut pas emportée fut tellement ébranlée, qu’elle tomba à quelque temps de là.

Le duc de Vendôme, qui avoit eu commandement et reçu de l’argent du Roi pour faire des troupes, et les avoit levées, étant jusqu’alors toujours demeuré sans se venir joindre en l’armée du Roi, ni aussi se déclarer contre son service, faisoit, nonobstant la suspension d’armes, tant d’actes d’hostilité, qu’on fut contraint de lui commander de désarmer ; à quoi au lieu d’obéir, il se retira vers la Bretagne, où le parlement de Rennes ordonna, par arrêt du 26 de janvier, aux habitans des villes et bourgades de courir sus à ses troupes à son de tocsin, et le Roi lui envoya par un héraut commander de poser les armes,