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nécessaires, tant pour la sûreté de M. le prince que de ceux qui avoient été joints avec lui.

Entre autres choses, ils faisoient grande instance sur le réglement du conseil, lequel ils vouloient être réduit à un certain nombre de personnes choisies, le choix desquelles étoit très-difficile à faire, tant pour n’encourir l’envie de ceux qu’on rebutoit, que pour ce qu’ils eussent formé difficulté sur beaucoup de ceux qu’on eût retenus, s’ils n’eussent été de leur intelligence.

Cela mettoit la Reine bien en peine ; car le garde des sceaux du Vair étoit si nouveau dans les affaires qu’elle n’en étoit aucunement assistée, étant étonné en toutes rencontres, ne sachant se démêler d’aucune, et M. de Bouillon ayant tel ascendant sur son esprit qu’il en faisoit ce qu’il vouloit, de sorte qu’il se laissa aller jusque-là que de dire à la Reine, en présence dudit sieur de Bouillon, qu’elle n’étoit pas bien conseillée de prendre si peu de confiance qu’elle faisoit à lui et à M. de Mayenne ; ce que la Reine, qui sur-le-champ ne lui voulut rien répondre, lui reprocha par après, lui remontrant les sujets qu’elle avoit de se méfier d’eux, et que, quand bien cela ne seroit pas ainsi, il ne devoit pas lui en parler en leur présence.

Toutes ces choses faisoient désirer à la Reine d’autant plus ardemment la venue de M. le prince, qui étoit allé en Berri prendre possession du gouvernement, et avoit de sa part bonne volonté de se rendre à la cour, espérant d’y disposer de toutes choses dans le conseil ; mais les ducs de Bouillon et de Mayenne faisoient tous les offices qu’ils pouvoient auprès de lui pour retarder son partement ; ce qui fit