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rues de la ville pour empêcher le désordre, et fit désabuser le peuple par le lieutenant civil, leur mandant que M. le prince étoit en sûreté, qu’on ne lui avoit point fait de mal, et qu’on s’étoit seulement assuré de sa personne pour quelques raisons nécessaires qu’ils sauroient par après.

Mais, nonobstant que M. de Guise n’eût pas voulu que messieurs de Mayenne et de Bouillon le fussent venus trouver en sa maison, pour suivre leur dessein, il ne s’assura néanmoins pas tant dans Paris qu’il n’en sortît dès le jour même, et ne s’en allât à Soissons avec telle diligence qu’il y arriva le premier d’eux tous.

On crut à la cour que le sieur de Praslin avoit fait un office tout au contraire de celui qu’on lui avoit commandé, et l’avoit conseillé de se retirer au lieu de lui donner des assurances de la part de Leurs Majestés, étant indigné de ce qu’on s’étoit plutôt fié en M. de Thémines pour prendre M. le prince qu’à lui. Ce qui donna plus de fondement à cette créance, fut, outre la malice ordinaire des courtisans où il y a peu de fidélité, que messieurs de Guise partirent incontinent après qu’il leur eut parlé, et que mesdames de Guise, mère et femme, et la princesse de Conti, assuroient qu’ils ne s’étoient retirés que sur la crainte qu’on leur avoit donnée qu’il y avoit dessein contre eux, et quelqu’une d’elles dit à Barbin qu’elle lui nommeroit un jour celui qui leur avoit donné le conseil de s’éloigner, et qu’il l’eût cru de tout autre plutôt que de celui-là.

M. de Vendôme s’étoit esquivé dès auparavant. On dit à la Reine, dès que M. le prince fut arrêté, qu’il