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et leur offrir tout ce que l’autorité royale pouvoit souffrir leur être concédé pour les ramener à leur devoir.

Ces princes étoient arrivés à Soissons dès le 2 de septembre. Messieurs de Guise et de Chevreuse y étant arrivés les premiers, le sieur de Fresne, gouverneur de la ville sous M. de Mayenne, leur refusa les portes jusqu’à l’arrivée dudit sieur de Mayenne, et, quoique M. de Guise s’en voulût offenser, il en fut néanmoins loué de tout le monde.

Dès le jour même ils s’assemblèrent, et avisèrent d’envoyer vers le duc de Vendôme qui étoit à La Fère, et celui de Longueville qui étoit à Péronne, pour les prier de se trouver, à trois jours de là, à Coucy, où ils se rendroient tous pour prendre conseil en leurs affaires. Le cardinal de Guise, qui arriva à Soissons le 3, se trouva à Coucy à ladite conférence avec les autres. M. de Guise y étoit fort triste et décontenancé, soit que l’exemple de feu son père lui fit peur, et que, sans y penser, il se trouvât plus engagé avec eux qu’il n’avoit eu désir de l’être ; soit que ce fût la première fois qu’ouvertement il avoit été du parti contraire à Sa Majesté, et qu’il perdoit la gloire de laquelle il se vantoit, d’être toujours demeuré attaché à ses commandemens ; soit qu’il ne jugeât pas leur ligue, M. le prince étant pris, pouvoir subsister ; soit qu’il regrettât de voir qu’il perdoit l’honneur de commander les armées de Sa Majesté, et se vît réduit dans un moindre parti à l’égalité avec beaucoup d’autres princes qui lui contestoient le rang.

Cela mettoit ces princes en peine, et les faisoit