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de France pour récompense de l’exécution qu’il avoit faite. Sa charge de capitaine des gardes fut donnée au sieur du Hallier son frère, qui, ayant étudié pour être homme d’église et porté l’habit de religieux dans l’abbaye de Sainte-Geneviève, en espérance de succéder à l’abbé qui étoit son parent, avoit quitté cette profession à la mort de l’un de ses frères ; et nonobstant que cela lui fît tort en la vie du monde, en laquelle il entroit, néanmoins son courage et sa vertu, aidés de ce qu’étoit son père dans la cour, et de son frère, lui firent acquérir la réputation de brave et sage gentilhomme, et il fut estimé d’un chacun bien digne de la charge importante qui lui fut confiée.

Persen, beau-frère de Vitry, eut la lieutenance de la Bastille, et la charge de garder M. le prince au lieu du chevalier Conchine, frère du défunt.

L’après-dînée de ce jour tous les ordres et toutes les compagnies de la ville vinrent saluer le Roi, et lui applaudirent de l’action qu’il avoit faite. Ils trouvèrent Sa Majesté sur un jeu de billard, où le sieur de Luynes l’avoit fait mettre exprès pour être vu plus aisément de tout le monde. On lui dit depuis que c’étoit comme un renouvellement de la coutume ancienne des Français, qui portaient leurs rois, à leur avénement à la couronne, sur leurs pavois à l’entour du camp, pour être vus et recevoir plus aisément les acclamations de joie de toute l’armée, dont on voit même quelque exemple en l’Écriture-Sainte à l’avénement d’un des rois du peuple de Dieu. Il fut bien


    avoir arrêté le prince de Condé. La première dignité militaire se trouva ainsi, par suite du malheur des temps, la récompense de deux actions dont la première offroit peu de danger, et dont la seconde étoit odieuse.