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et Florentin, moins charlatan que le commun de sa nation ne porte, entreprenant, courageux, quoi que la médisance, qui attaque toujours ceux qui ont la première puissance, ait voulu dire : ceux qui virent tuer des gens auprès de lui, à l’entreprise du Catelet et au siége de Clermont, sont encore en vie, et témoins dignes de foi qu’il ne se peut pas faire meilleure mine en lieu périlleux.

Ses railleries ordinaires de traiter ceux de sa nation et ses domestiques de coglioni, donnèrent prise au monde, qui la recherche volontiers sur ceux qui tiennent son poste pour l’en faire traiter lui-même.

Il avoit pour principal but d’élever sa fortune aux plus hautes dignités où puisse venir un gentilhomme, pour second désir, la grandeur du Roi et de l’État, et en troisième lieu, l’abaissement des grands du royaume, et surtout de la maison de Lorraine ; car, encore que partie en fût attachée aux intérêts de sa maîtresse, il disoit néanmoins souvent à ses confidens que les princes du sang faisoient moins de mal par leur rebellion ouverte, que les autres dans leurs intrigues de cour.

Il avoit reconnu l’imbécillité d’esprit de sa femme deux ans avant sa mort, et n’ignoroit pas ce qu’on disoit de ses autres imperfections. Il avoit été sur le point de l’envoyer enfermer au château de Caen comme folle ; mais Montalto, le médecin qui gouvernoit la santé de l’un et de l’autre, détourna ce dessein, et fut plutôt d’avis qu’on tâchât de la ramener par douceur, en satisfaisant son avarice par petits, mais ordinaires présens et autres soins étudiés, que d’en venir à cette extrémité.