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demeurer en la misère où elle se trouvoit ; qu’elle étoit résolue de supplier le Roi de la retirer de là ; mais qu’elle eût bien désiré savoir son avis auparavant, car elle n’avoit plus personne auprès d’elle en qui elle se fiât. Mais il ne lui conseilla pas de le faire pour lors, d’autant qu’en ce temps-là ils firent expédier des lettres patentes du 4 d’octobre pour la convocation d’une assemblée des notables au 24 de novembre à Rouen, en laquelle, bien que la plupart de ceux qui y étoient appelés fussent personnes choisies par eux, néanmoins, si elle eût fait en ce temps quelque demande, ils auroient dit qu’elle auroit pris exprès la conjoncture de cette assemblée pour exciter quelque remuement dans l’État.

Tandis que ces choses se passent en France, l’empereur Mathias fait élire, au mois de juin, son beau-frère l’archiduc Ferdinand, son successeur au royaume de Bohême, dont les protestans d’Allemagne entrèrent en une grande crainte, à cause que Ferdinand avoit chassé tous ceux de leur secte hors de son État. Cela fut cause que tous les princes tinrent une assemblée à Hailbronn, par laquelle ils se liguèrent ensemble, et se promirent une mutuelle assistance contre les catholiques, quoique l’empereur Mathias dépêchât vers eux pour les en dissuader.

Le Pape fait publier à Rome un jubilé pour les nécessités de l’Église, l’extirpation des hérésies, la concorde et l’union des princes chrétiens.

L’électeur de Saxe, ou excité par ce jubilé, ou ayant déjà eu cette pensée dès long-temps, fit commandement par tout son État de célébrer les cent ans révolus au 31 d’octobre des premières thèses que