Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 21 bis.djvu/525

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Luther fit afficher à Wurtemberg contre les indulgences de Sa Sainteté, et commanda de commencer cette fête depuis la veille dudit jour jusqu’au 2 de novembre, et fit faire quantité de pièces d’or et d’argent avec des inscriptions particulières, pour conserver la mémoire de ce prétendu jubilé.

Autant en firent les villes luthériennes d’Allemagne, et les calvinistes mêmes à Heildelberg firent aussi quelque fête particulière ce jour-là.

Mais, tandis que ce jubilé et ces fêtes se faisoient, la guerre continuoit très-cruelle entre le roi d’Espagne et le duc de Savoie en Italie, et les Vénitiens et l’archiduc Ferdinand en Dalmatie.

Au commencement de cette année, le maréchal de Lesdiguières passa en Piémont avec force troupes, quelques défenses qu’on lui eût pu faire de la cour, et son arrivée fut si heureuse que du côté du Montferrat il prit d’abord les villes de Saint-Damien et Albe, et de l’autre côté, vers Novarre, le prince de Piémont prit sur le prince de Majeran, partisan d’Espagne, les villes de Majeran et de Crevecœur, dans la dernière desquelles il y avoit grand secours d’Espagnols. En ces rencontres fut tué don Sanche de Luna, gouverneur du château de Milan, et toute l’armée espagnole fut étonnée, et leurs partisans en Italie ne le furent pas moins. Mais nos troubles de France, qui contraignirent le maréchal de Lesdiguières de repasser diligemment en Dauphiné, coupèrent les ailes de cette bonne fortune, et non-seulement l’empêchèrent de se porter plus avant, mais réduisirent premièrement le prince de Piémont à se mettre sur la défensive, puis encore à se défendre si malheureuse-