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rent en pièces ce qui se rencontra devant eux, et se rendirent maîtres de la place, en laquelle ils gagnèrent onze enseignes des ennemis. Le lendemain ils surprirent un autre petit quartier où étoient deux enseignes de Trentins, et, le 4 de septembre, ils assiégèrent None, où les ennemis avoient logé deux mille hommes, et le prirent le 7 ; de sorte qu’ils rechassèrent par ce moyen l’armée des ennemis des environs d’Ast jusqu’au-delà du Tanaro.

Tous ces exploits refroidirent un peu les espérances hardies de don Pedro, et donnèrent lieu au traité de Pavie du 9 d’octobre, selou les articles proposés à Madrid et résolus à Paris. Par ce traité, la restitution des prisonniers et places prises devant et après le traité d’Ast étoit promise de part et d’autre, et le duc de Savoie obligé à désarmer ; et, ledit duc ayant restitué et désarmé, don Pedro devoit disposer son armée dans le mois de novembre, ainsi que le vouloit le traité d’Ast. Ensuite fut publiée une suspension d’armes en Piémont et au Milanais. Mais l’exécution entière et pacification de toutes choses ne s’ensuivit que bien avant dans l’année suivante, comme nous le dirons en son lieu.

Le différend aussi entre les Vénitiens et l’archiduc Ferdinand fut terminé, ledit archiduc promettant de chasser de ses États ceux des Uskoques qui alloient en courses durant ces derniers mouvemens, et les autres encore qui vivoient en pirates, et de mettre dans Segna, ville de leur demeure, un gouverneur allemand, homme de qualité, pour les tenir en devoir, et que leurs navires de courses seroient brûlés. Il se trouva des difficultés à l’exécution de cet accord,