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pour lesquelles la guerre continua encore jusqu’à l’année prochaine.

Cependant le temps venu de l’assemblée des notables, le Roi et tous les députés se trouvèrent à Rouen. L’ouverture en fut faite le 4 de décembre, et elle fut close le 26. Il y fut fait beaucoup de belles propositions pour le bien de l’État ; mais, comme ce n’étoit pas la fin pour laquelle se tenoit l’assemblée, il n’en fut tiré aucun fruit pour ce qu’on n’en avoit pas le dessein : joint que la façon de délibérer ne le souffroit pas ; car on leur envoyoit de la part du Roi, en toutes les séances, lorsqu’ils s’assembloient, les articles sur lesquels on vouloit avoir leur avis, de sorte qu’ils ne savoient pas le matin ce dont ils devoient délibérer l’après-dînée, ce qui n’étoit pas pour faire une sage et mûre délibération.

Le principal dessein de Luynes étoit de faire trouver bon ce qu’il avoit conseillé au Roi sur le sujet de la mort du maréchal d’Ancre, et de l’éloignement de la Reine-mère. Cela fait, son soin ne s’étendit pas plus avant.

Une chose remarquable se passa en cette assemblée, qui est que les parlemens prétendirent avoir rang devant la noblesse dans la compagnie du conseil d’État, pour, avec les princes, ducs, pairs et officiers de la couronne, donner au Roi les conseils nécessaires pour le bien de son État, et qu’ayant juridiction souveraine sur la noblesse, il n’étoit pas raisonnable qu’elle les précédât.

M. de Luynes, qui ne les vouloit pas offenser, trouva une voie d’accommodement, qui fut de faire mettre la noblesse à l’entour de la personne du Roi et de Monsieur ; ce qui étoit proprement leur faire