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nin. Le Roi lui répondit le 16 que, comme il avoit mandé par sa précédente, elle n’étoit pas en lieu d’où elle lui pût écrire les vrais sentimens de son ame touchant le gouvernement de son État, qu’on ne peut accuser que le blâme n’en tombe principalement sur lui ; qu’on ne s’est pas contenté d’avoir tâché de lui imprimer une mauvaise créance de ses affaires, on s’efforce même de lui donner appréhension de ses armes, qu’il ne veut employer que pour maintenir son autorité et la tranquillité publique, et pour s’opposer aux desseins de ceux qui, sous le nom de la Reine, ont levé des gens de guerre, tant dedans que dehors le royaume ; qu’il saura toujours distinguer l’intérêt de la Reine d’avec le leur, n’ayant autre résolution que de l’aimer et l’honorer comme sa mère, et de les punir comme sujets rebelles et ennemis de son État ; que les services que ceux qui approchent de sa personne lui ont rendus et continuent de lui rendre, sont si signalés qu’ils l’obligent à les protéger avec raison et justice ; que si elle croit qu’il y ait quelque chose à désirer en son royaume, elle lui peut dire quand elle voudra ce qu’elle en croit en son ame, sans en faire éclater les plaintes en public, parce que cette voie n’a jamais été pratiquée que par ceux qui ont plus désiré de décrier le gouvernement que d’en procurer la réformation ; qu’il lui a écrit et fait dire par le sieur de Béthune qu’elle peut choisir telle qu’il lui plaira de ses maisons ou celles du Roi, pour y vivre avec une entière liberté.

M. le chancelier, le garde des sceaux et le président Jeannin accompagnèrent cette lettre des leurs tendantes à même fin, et lui conseillèrent de se remettre