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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 21 bis.djvu/574

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conduite de son État, et qu’elle étoit même contente du traitement qu’elle recevoit ; que si, pour quelque occasion que ce fût, elle n’avoit point la demeure de Blois agréable, elle choisît quelque autre de ses maisons ou de celles de Sa Majesté qu’il lui plairoit, et que de là tous les avis qu’elle lui voudroit donner seroient bien reçus, mais non du lieu où elle étoit, qui lui étoit suspect. Le sieur de Béthune fut porteur de cette lettre, avec charge d’adoucir son esprit et essayer de la ramener à la volonté du Roi.

Le prince de Piémont lui écrivit le même jour, du même style, ajoutant que le duc son père et lui serviroient le Roi de toutes leurs forces, pour ranger à la raison les ennemis du repos de sa couronne, et redonner à Sa Majesté la liberté qu’on lui avoit ôtée en la retirant de Blois.

Auparavant que ces lettres lui fussent arrivées, elle écrivit le 10 de mars au Roi, se plaignant de l’incertitude en laquelle on la tenoit si long-temps de sa volonté, et protestant qu’elle feroit retentir ses plaintes par toute l’Europe ; qu’elle n’avoit commis aucune action qui pût être blâmée, n’y ayant loi au monde qui défende aux prisonniers de chercher leur liberté et d’assurer leur vie, et principalement encore n’ayant fait cette action que pour le bien de l’État, et pour faire entendre au Roi des choses qu’il étoit nécessaire qu’il sût : néanmoins, qu’elle voyoit de toutes parts des préparatifs de gens de guerre contre elle, et qu’elle étoit marrie de se voir réduite à la nécessité de la défense.

Cette lettre fut accompagnée de trois autres au chancelier, au garde des sceaux et au président Jean-