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ressentît les effets de la mauvaise volonté qu’ils couvoient encore contre la Reine, car ils l’éloignèrent, sur l’imagination qu’ils eurent qu’il se repentoit de sa faute.

Tandis qu’ils étoient si attentifs à ôter à la Reine toute l’autorité auprès du Roi que la qualité qu’elle avoit lui donne, ils avoient peu de souci ou peu de moyens de maintenir l’autorité royale envers ses alliés.

Barneveldt, le plus ancien officier des états des Provinces-Unies, celui qui avoit le plus travaillé à l’établissement de leur république, et qui avec plus d’affection s’étoit toujours porté à maintenir la bonne intelligence entre Sa Majesté Très-Chrétienne et lesdits États, fut condamné à mort et exécuté au mépris des offices que Sa Majesté fit plusieurs fois par ses ambassadeurs pour le sauver. La première cause apparente de sa disgrâce fut une division qui commença à éclater, l’an 1611, en Hollande, entre les ministres, sur le fait de la prédestination, de laquelle un ministre nommé Arminius, qui étoit mort quelques années auparavant, avoit commencé à prêcher une doctrine qui n’étoit pas conforme à ce que Luther et Calvin en avoient tenu, et approchoit davantage de la vérité qui est enseignée en l’Église catholique.

Un ministre, nommé Vorstius, commença, ladite année 1611, de prêcher suivant cette nouvelle doctrine, avec grande chaleur. La nouveauté, qui est amie des peuples, fit qu’il eut dans peu de temps grand nombre de sectateurs. Le roi d’Angleterre, qui prétend, par le titre de défenseur de la foi, et par celui qu’il se donne de chef de l’Église anglicane, devoir être comme une sentinelle qui donne avis des