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couronnes, qui considèrent toujours plus leurs intérêts que leurs liaisons. Pour preuve de quoi il alléguoit d’ordinaire l’exemple du mariage d’Elisabeth avec Philippe ii, qui ne produisit autre fruit qu’une misérable mort à cette innocente et vertueuse princesse.

Il ajoutoit à ce discours que, s’il eût désiré marier une de ses filles en Espagne, c’eût été avec un des puînés déclaré duc de Flandre, et non avec l’héritier de la couronne. Et il y a lieu de croire qu’il se proposoit, s’il eût vécu encore dix ans, tellement travailler l’Espagne par la guerre des Hollandais, que, pour se priver des dépenses indicibles qu’il lui falloit faire pour conserver la Flandre, elle se fût enfin résolue d’en donner la souveraineté à un de ses cadets, à condition qu’épousant une de ses filles il eût moyenné avec les États une bonne paix, dont il eût été d’autant plus volontiers le ciment qu’il s’y fût trouvé obligé par les intérêts de son gendre et de sa fille, et par la plus haute considération d’État que la France puisse avoir devant les yeux sur ce sujet, étant certain que voir diviser les provinces de Flandre du corps de la monarchie d’Espagne, est un des plus grands avantages qu’elle et toute la chrétienté puissent acquérir.

Sept mois avant sa mort, étant à Fontainebleau, le dessein qu’il avoit de marier mademoiselle de Verneuil avec le petit-fils du duc de Lesdiguières, lui donna lieu, en traitant cette affaire, d’entretenir le duc, en présence du sieur de Bullion, de la plupart de tout ce que dessus, et ensuite des principaux desseins qu’il avoit pour l’établissement de tous ses enfans.

Il lui dit, entre autres choses, qu’il se proposoit de