Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 21 bis.djvu/68

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faire comme un architecte, qui, entreprenant un grand édifice, regarde principalement à en assurer le fondement, et qui veut appuyer son bâtiment de divers arcs-boutans puissans en eux-mêmes, et d’autant plus utiles à sa fin qu’ils ne sont faits qu’en cette considération ;

Qu’il vouloit établir le règne de M. le Dauphin, en sorte que toute la puissance de ses autres enfans légitimes et naturels fût soumise à son autorité, et destinée à servir de soutien et d’appui à sa grandeur contre la maison de Lorraine, qui de tout temps s’étoit proposé d’affoiblir l’État pour s’emparer plus aisément de quelqu’une de ses parties ;

Qu’en cette considération il auroit marié son second fils, qui portoit le titre de duc d’Orléans, avec mademoiselle de Montpensier, tant parce que c’étoit une riche héritière, qu’afin d’empêcher qu’il ne prît un jour quelque alliance étrangère qui pût être préjudiciable au repos du royaume.

Qu’il avoit tellement le bien de l’État devant ses yeux, qu’il étoit en doute s’il lui donneroit en propre le duché d’Orléans ; mais que s’il lui destinoit cet apanage il le priveroit de la nomination des bénéfices et offices, parce qu’il ne savoit en user autrement sans énerver l’autorité royale, et communiquer la puissance du maître à ceux qui doivent obéir comme sujets ;

Qu’il ne parloit point de partager le second, vu que, si Dieu lui laissoit la vie quelques années, il prétendoit le jeter au dehors en lieu utile à la France, et dont ses alliés ne pourroient prendre jalousie. Qu’il avoit toujours destiné sa fille aînée pour la