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Savoie, estimant qu’il étoit plus utile à un grand roi de prendre des alliances avec des princes ses inférieurs, capables de s’attacher à ses intérêts, qu’avec d’autres qui fussent en prétention d’égalité ;

Qu’il n’avoit point encore de dessein pour ses deux autres filles, mais qu’il ne doutoit pas qu’avec le temps Dieu ne fît naître des occasions qu’il étoit impossible de prévoir ;

Que, par souhait, il en eût bien voulu mettre une en Flandre aux conditions exprimées ci-dessus, et l’autre en Angleterre, en sorte qu’elle y pût apporter quelque avantage à la religion.

Il ajouta ensuite qu’il se promettoit que ses enfans naturels ne manqueroient jamais au Roi son fils, vu les liens par lesquels il prétendoit les attacher à leur devoir ;

Qu’il les vouloit opposer à tous les princes de Lorraine, qui avoient toujours l’image du roi de Sicile devant les yeux, aux branches des maisons de Savoie et de Gonzague, qui avoient fait souches en cet État, et à toutes les autres des grands de ce royaume, qui pouvoient avoir l’audace de résister aux justes volontés du Roi ;

Que le duc de Vendôme[1] étoit de fort bon naturel, et que sa nourriture étoit si bonne qu’il osoit se promettre que sa conduite ne seroit jamais mauvaise ; qu’il l’avoit marié avec la plus riche héritière du royaume ; qu’il lui avoit donné le gouvernement de Bretagne pour le rendre plus puissant à servir le Roi ; qu’il le vouloit rendre capable d’affaires, à ce qu’il pût servir l’État aussi bien de sa tête que de son épée ;

  1. César, duc de Vendôme, fils de Henri iv et de Gabrielle.