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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 21 bis.djvu/71

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promptes que pleines de bon sens, qu’étant petit comme il étoit, il ne pouvoit croire qu’il pût jamais frapper un grand coup contre l’État ; que son oncle, le comte de Saint-Paul, avoit l’esprit aussi bouché que ses oreilles, et que sa grande surdité le rendoit presque incapable d’entendre autre chose que les trompes et les cors de chasse, où il s’occupoit continuellement ;

Qu’il falloit plus prendre garde à la maison de Guise qu’à aucune autre, tant à cause du grand nombre de têtes qu’elle avoit, qu’à raison de la proximité des états de Lorraine dont ils étoient sortis, et des mauvais desseins qu’ils avoient toujours eus contre la France sur les folles prétentions du comté de Provence, èsquelles ils se flattoient, bien que sans fondement, lorsqu’ils étoient enfermés en leurs cabinets ;

Que de tous ceux, qui portoient le nom de Lorraine en France, les dues de Guise et de Mayenne, son oncle, étoient les plus considérables, que le premier avoit plus de montre que d’effet, qu’il avoit quelque éclat et quelque agrément dans les compagnies, qu’il sembloit capable de grandes choses à qui n’en connoissoit pas le fond ; mais que sa paresse et sa fainéantise étoient telles qu’il ne songeoit qu’à ses plaisirs, et qu’en effet son esprit n’étoit pas plus grand que son nez ;

Que le duc de Mayenne étoit homme d’esprit, d’expérience et de jugement ; mais qu’encore que par le passé il eût eu tous les mauvais desseins que peut avoir un sujet contre son roi et l’État auquel il est né, il ne croyoit pas qu’à l’avenir il fût capable de telles pensées, les malheurs auxquels il s’étoit vu