Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 21 bis.djvu/72

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étant plus que suffisans de le détourner de s’exposer de nouveau à de semblables inconvéniens, et qu’il y avoit lieu de croire que les folies de ses jeunes ans le rendroient sage en sa vieillesse ;

Qu’encore que tous ces princes ne fussent pas fort considérables si on les regardoit séparément, ils ne laissoient pas de l’être tous ensemble ;

Qu’il ne vouloit point s’allier avec eux par ses enfans naturels, mais à des gentilshommes qui s’en tiendroient bien honorés, au lieu que l’orgueil de ces princes étoit assez grand pour qu’ils pensassent obliger ses enfans par leurs alliances, qui ne leur apporteroient autre chose qu’un hôpital, vu le mauvais état où étoient leurs affaires, et qu’en effet il n’eût pas fait le mariage du duc de Vendôme sans la qualité d’héritière qu’avoit la femme qu’il lui avoit donnée.

Poursuivant son discours, il lui dit encore que, reconnoissant que le chevalier de Vendôme[1] avoit l’esprit gentil, agréable et complaisant à tout le monde, il le vouloit avancer autant qu’il lui seroit possible ; qu’outre le grand-prieuré de France qu’il avoit, il lui seroit aisé de le rendre riche et puissant en bénéfices ;

Qu’il lui vouloit donner la charge d’amiral et de général des galères, le gouvernement de Lyonnais et celui de Provence, afin qu’étant ainsi établi il fût plus utile au Roi son fils.

Il lui dit encore le dessein qu’il avoit d’attacher à l’Église le fils[2] de madame de Verneuil, et le rendre

  1. Alexandre, dit le chevalier de Vendôme, fils naturel de Henri iv et de Gabrielle d’Estrées, grand-prieur de France. Il est ordinairement désigné sous le titre de grand-prieur.
  2. Henri, évêque de Metz, puis duc de Verneuil, mort en 1682.