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DE LA DUCHESSE DE NEMOURS. [1649]

DE LA DUCHESSE DE NEMOURS. [1649] Le ministre ne passoit pas pour avoir une fort grande délicatesse sur l’exécution de ses promesses, et Priolo étoit un fort grand menteur. Ainsi on n’a jamais pu savoir au vrai lequel des deux avoit menti ; mais ce qu’on a cru de plus vraisemblable sur cela, c’est que le cardinal en avoit peut-être moins promis que Priolo n’en avoit avancé, et plus fait espérer que n’en avona ce ministre.

’ M. de Longueville, dans cette occasion, ajouta cependant plus de foi à son secrétaire qu’au cardinal : ce qui causa une si grande animosité entre eux, qu’étant devenue publique, mille gens contribuèrent encore à l’augmenter, aussi-bien qu’à rendre ce ministre plus odieux, et cela d’autant plus facilement qu’il étoit devenu dans ce temps-là le mépris et la haine de presque tout le monde. Dans cette conjoncture de l’aigreur de M. de Longueville contre le cardinal, madame de Longueville revint de Normandie ; et, comme elle étoit grosse, elle emprunta Noisi, qui étoit à M. l’archevêque de Paris, afin de pouvoir faire sa cour plus commodément. M. de Longueville la venoit voir très-souvent. Le coadjuteur, sous prétexte de faire les honneurs de la maison de son oncle, y alloit aussi fort souvent pour négocier ; et il fit tant de propositions, et marqua tant d’empressement à M. de Longueville, qu’il lui fit promettre de servir la France et le parlement. Mais ce prince ne prétendit jamais que ce fût ailleurs que dans le conseil du Roi, où il étoit entré depuis la régence, ne s’étant pas mis dans la tête qu’il dût y avoir de guerre. Aussi ne vouloit-il point venir à Paris au blocus, parce qu’il ne croyoit point s’y être engagé ; et