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Le duc de Brissac entra dans ce parti a cause de l’alliance qui étoit entre le coadjuteur et lui ; Le duc de Luynes, par une dévotion de jansénisme (¹) assez mal entendue ;

Noirmoutier, par la seule haine qu’il avoit pour M. le prince, à cause de quelque chose qui s’étoit passé à la bataille de Lens, dont il n’a jamais perdu le souvenir ;

Et Vitri, par le mécontentement de ce qu’on lui avoit refusé le brevet de son père. Je ne veux pas encore oublier ici que Laigues (2) entra dans le parti du parlement comme ami du coadjuteur, aussi bien que par la haine qu’il portoit à M. le prince, qui lui avoit donné quelque chagrin au jeu. Avant cela, Laigues étoit un homme peu connu et peu

considéré. La Boulaye, qui étoit entré dans ce parti avant lui, et qui étoit encore moins dans le monde, y entra á cause du mécontentement qu’il eut de n’avoir pu obtenir la survivance de la charge de colonel des CentSuisses, que le duc de Bouillon La Marck son beaupère avoit possédée.

Le prince de Tarente prit encore le même parti, à la persuasion de madame de La Trimouille sa mère, qui l’en sollicita fort, parce qu’elle aimoit les procès, et qu’elle en avoit beaucoup. Le comte de Maure, qui avoit toujours passé pour un fort honnête homme, s’avisa par malheur pour luj (i) Par une dévotion de jansénisme : Ce mot est très-remarquable. il montre quelles étoient les opinions secrètes de messieurs de Port-Royal. —(2) Laigues : Il étoit l’amant de la duchesse de Chevreuse, mère du duc de Luynes. On croyoit qu’il l’avoit éponsée en secret.