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DE LA DUCHESSE DE NEMOURS. [1649]

DE LA DUCHESSE DE NEMOURS. [1649] de se faire frondeur ; car il en acquit un si grand ridicule qu’il n’en est jamais revenu. Tancrède (1) voulut être encore de ce nombre, malgré tous les sujets qu’il avoit de se plaindre du parlement, qui lui avoit fait perdre son procès contre Chabot ; mais, comme il étoit mineur, l’espérance de enir contre son arrêt l’avoit obligé à prendre leur parti. Sa mort cependant rendit tous ses desseins fort inutiles, et pour le parlement et pour lui : elle acheva d’assurer à son beau-frère toute cette grosse succession de la maison de Rohan. Lorsque Tancrède mourut, on fit quelques vers sur sa mort au service du parlement ; mais je ne me souviens que de ces deux-ci :

Il a tout fait pour la justice, Et la justice rien pour lui. Mata se vint ranger du côté du parlement, mais il n’y fit pas une figure fort considérable. Je n’ai pas même ouï dire qu’il en ait fait d’autre que celle de général des postes, qu’avoit Nouveau son beau-frère. Fossense, Dallui, Sévigné et plusieurs autres de cette même volée, vinrent tous s’offrir au parlement presque en même temps que Mata ; mais ils y firent si peu

chose que je n’ai rien à en dire. M. d’Elbœuf avoit fait son traité avec le parlement (1) Tancrède : C’étoit un jenne homme que la duchesse de Rohan vouloit faire passer pour son fils. Elle y’étoit portée par le dépit que lui avoit donné sa fille unique, en épousant, malgré sa famille, Henri de Chabot. Le parlement de Paris avoit déclaré Tancrède supposé en 1646. Ce jeune aventurier espéroit, en embrassant le parti de la Fronde, que son procès seroit revu, et qu’il le gagneroit. Il fut tué au commencement de février 1649, dans une sortie que firent les Parisiens. T. 34,

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