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DE LA DUCHESSE DE NEMOURS. [1649]

DE LA DUCHESSE DE NEMOURS. [1649] 419 moins qui ne frondassent avec lui le ministre et le ministère, et qui n’applaudissent à ce qu’ils paroissoient faire pour le peuple. Mais comme les paroles ne coûtent rien, sitôt que la guerre fut déclarée, tel qui leur avoit fait de grandes protestations, se trouvant plus engagé à la cour qu’à eux, favorisoit luinême le blocus ; et ceux qui’y venoient servir se rendoient et se trouvoient à la fin leurs maîtres. Ce qui dégoûta si fort de la guerre messieurs du parlement, què, sans se mettre beaucoup en peine de ceux qui s’étoient joints à eux, ils délibérèrent de penser à quelque accommodement avec la cour : et cela d’autant plus volontiers que ces trois ou quatre cent mille hommes qu’ils s’étoient flattés de lever à Paris étant tous gens de métier, et aucun ne voulant quitter sa maison qu’on ne lui donnật de l’argent, dont on n’avoit guère, ils se trouvèrent presque réduits à rien. Ainsi on leva peu de monde, et encore de si mauvaises troupes, qu’elles prenoient toutes la fuite à la première occasion. Du côté de la cour, on n’étoit pas moins trompé ; les troupes dont on avoit formé le blocus de Paris pour affamer la ville ne servirent qu’à la nourrir. Les vivres y étoient devenus si chers par la difficulté qu’il y avoit d’y en faire venir, que les officiers, qui en faisoient entrer par charrois, y trouvèrent un profit très-considérable ; et tout le monde par ce même intérêt y en apportoit. + Cependant, quoique chaque général y en fit entrer les jours qu’il étoit de commandement, le peuple ne voulut point croire que d’autres y en fissent entrer que M. de Beaufort et M. de La Boulaye. Enfin, Paris prit une face si différente de ce qu’il 27.