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[1649] MÉMOIRES

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côté, la défiance que l’on avoit de madame de Longueville étoit si grande qu’on crut qu’elle s’étoit enfuie de Paris, et que c’étoit Le Ferron, alors prévôt des marchands, de qui l’on se défioit aussi bien que d’elle, qui l’avoit fait sortir : ce qui obligea même Le Ferron de se cacher dans un cloître, et madame de Longueville de se faire voir, quoiqu’il n’y eût pas long-temps qu’elle fût accouchée. Tout cela joint au chagrin qu’avoit le parlement de voir employer mal à propos son argent dans le luxe et dans la magnificence, au lieu des troupes où il T’avoit destiné, lui donna d’abord quelque envie de faire la paix. Mais les malintentionnés et les frondeurs les plus entêtés, qui ne vouloient point qu’on traitât, firent changer cette pensée ; et, voyant que leur puissance ne répondoit pas aux espérances qu’on en avoit conçu,

ils se trouvèrent forcés d’avoir recours aux ennemis de l’Etat, et d’envoyer chercher du secours chez les Espagnols, à qui Noirmoutier et Laigues, amis intimes du coadjuteur, en allèrent demander ; et ce fut dans ce voyage que se fit la connoissance de Laigues avec madame de Chevreuse. La cour, sur cette nouvelle, et d’ailleurs voyant que la Normandie, la Provence, la Guienne et Reims, s’étoient déjà déclarées pour Paris, la Provence sous le commandement du comte de Carce qui avoit un fort grand crédit dans cette province, et le parlement de Guienne sous le commandement de Sauvebeuf et de Lusignan ; la cour, dis-je, informée de tous ces mouvemens contre elle, commença à faire des propositions et des offres aux particuliers, pour les détacher des intérêts du parlement. Marsillac, par son 4