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DE LA DUCHESSE DE NEMOURS. [1649]

DE LA DUCHESSE DE NEMOURS [1649] 435 intérêt seul, fit voir à madame de Longueville que l’extrême défiance qu’on avoit d’elle faisant diminuer son crédit tous les jours, elle en auroit encore moins à l’avenir ; et, comme elle se servoit moins de son esprit que de celui des autres, il lui persuada facilement d’entendre aux offres et aux propositions de la cour.

L’on ne fut pas long-temps à s’apercevoir de cette négociation : ce qui fit que chacun voulut traiter séparément. Ceux mêmes qui y étoient les plus engagés étoient fâchés que les autres s’engageassent à faire comme eux ; ils vouloient être les premiers, afin de rendre leur parti meilleur. On proposa donc publiquement, du côté de la cour, une conférence à Ruel qu’on jugea bien devoir réussir, parce que beaucoup de gens étoient déjà d’accord : et on ne faisoit même cette proposition que pour la forme. Le duc de Beaufort et le coadjuteur ne voulurent jamais entendre à aucun traité : ce qui leur donna beaucoup de réputation, et les fit demeurer à la tête d’un gros parti duquel ils furent pendant plusieurs années comme les. maîtres.

Madame de Longueville manda à son mari que tout le monde traitoit, qu’il y devoit penser aussi ; et puis elle se plaignit de ce qu’il l’avoit fait avant elle. Par le traité qu’on fit, on donna au prince de Conti Damvilliers, où Marsillac devoit commander sous lui, et dont il devoit même avoir les appointemens. Car, en ce temps-là, les person onnes du rang de M. le prince de Conti les laissoient toujours toucher à leurs lieutenans dans leurs gouvernemens. Sitôt que Marsillac, qui ne se hâtoit, et ne pressoit