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DE LA DUCHESSE DE NEMOURS. [1649]

DE LA DUCHESSE DE NEMOURS. [1649] 427 Conti témoignât la souhaiter avec tant de passion. M. de Beaufort, de son côté, qui n’en faisoit pas moins que le coadjuteur, et qui cherchoit tous les moyens imaginables de l’empêcher, crut en avoir trouvé un infaillible qu’il proposa à M. de Bellièvre, en lui demandant par manière d’avis si, en donnant un soufflet à M. d’Elbœuf, il ne changeroit point la face des affaires : à quoi M. de Bellièvre répondit, d’un sangfroid plus digne de sa gravité que de la question, qu’il ne croyoit pas que cela pût changer autre chose que

la face de M. d’Elbœuf. Cela réjouit, et fit beaucoup rire tous ceux qui entendirent cette conversation, et ne fit qu’augmenter les bons contes qu’on faisoit les uns des autres, et surtout de M. de Beaufort. Ainsi finit la première guerre de Paris (¹), où l’on déchira d’une manière épouvantable M. le prince de Conti et madame de Longueville : ce qui leur donna une si cruelle aversion pour la Fronde et pour le parlement, qu’ils l’ont toujours conservée depuis ; et il arriva même parmi les frondeurs qu’on fit plus d’une fois à M. de Marsillac de ces sortes de menaces, qui ne se font guère à des gens de sa qualité. Après que la plupart du parti fut d’accord que, pour la bienséance et pour contenter le peuple, on demanderoit que le cardinal Mazarin sortît ho de France,

comme personne ne se vouloit charger de cette commission, ce qui n’étoit pourtant qu’une pure comédie pour leurrer le peuple, le comte de Maure s’en chargea, croyant que tout cela se faisoit de bonne foi ; (1) Ainsi finit la première guerre de Paris : Le traité entre le parlement

et la cour fut signé à Saint-Germain dans la soirée du 11 mars 1649.