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[1649] MÉMOIRES

[1649] MÉMOIRES ")

126 tant madame de Longueville que pour en avoir plus tôt ce qu’on lui avoit promis du côté de la cour, en eut obtenu ce qu’il prétendoit, il ne pensa plus guère aux intérêts des autres. Il trouva dans les siens tout ce qu’il cherchoit, et son compte lui tenoit d’ordinaire toujours lieu de tout. Il fit même trouver bon à madame de Longueville qu’on n’eût point pensé à elle, quoique le prince de Conti et elle n’eussent pressé cette paix de leur côté que dans l’espérance de faire leurs. conditions meilleures, et dans la crainte de n’en être plus les maîtres s’ils tardoient trop ; parce qu’ils s’apercevoient bien que leur crédit diminuoit tous les jours de plus en plus. A l’égard de M. de Longueville, à la réserve seulement de la survivance de ses gouvernemens qu’on lui accorda pour ses enfans et qu’on ne refusoit à personne en ce temps-là, on ne lui donna rien. C’est ce qui fit qu’il s’opiniâtra si long-temps à ne vouloir consentir à aucun accommodement, à moins qu’il n’eût le Pont-de-l’Arche, que la cour ne’vouloit point aussi lui donner, parce que, n’ayant que trop connu et senti le grand crédit qu’il avoit en Normandie, elle n’avoit garde de l’augmenter en lui donnant cette place. Mais M. le prince, voyant cette difficulté, assura M. de Longueville qu’il la leveroit, et qu’il auroit ce qu’il désiroit ; que même, en faveur de la paix, il vouloit bien lui en donner sa parole et s’en faire fort, sans se mettre beaucoup en peine s’il pourroit la lui tenir ; car il ne se faisoit pas une affaire de manquer à ce qu’il promettoit.

Le coadjuteur fit humainement tout ce qu’il put pour s’opposer à cette paix, quoique M. le prince de