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[1649] MÉMOIRES

[1649] MÉMOIRES temps que celle de Paris ; et M. de Longueville avoit obtenu qu’on ôteroit le semestre de ce parlement, qui avoit été établi depuis peu d’années. M. le cardinal vouloit qu’en Provence le parlement traitât à de meilleures conditions que le gouverneur, quoique celui-ci eût été pour la cour. Sa raison étoit de vouloir lui donner des dégoûts assez grands pour le forcer à lui rendre ce gouvernement qui étoit sur le chemin d’Italie, et il vouloit faire plaisir au parlement, afin de s’en pouvoir faire aimer quand il seroit leur gouverneur ; mais M. le prince, qui vouloit favoriser le comte d’Alais son cousin germain, força le cardinal à faire tout le contraire de ce qu’il vouloit. En Guienne, l’affaire se passa tout d’une autre sorte.. M. le cardinal voulut favoriser M. le duc d’Epernon qui en étoit gouverneur, et il le faisoit dans la vue qu’une de ses nièces épouseroit M. de Candale ; mais M. le prince encore une fois fit échouer par force les desseins du cardinal Mazarin, et l’on favorisa le parlement au préjudice du gouverneur. Le cardinal, outré de ce que M. le prince le maîtrisoit et le contrarioit partout, ne lui vouloit guère moins de mal que ceux à qui ce prince faisoit la guerre,

et qu’à ceux qui la faisoient à ce ministre. Un peu après la paix de Paris, M. de Vendôme proposa au cardinal Mazarin le mariage de son fils de. Mercœur à une de ses nièces, en lui faisant donner l’amirauté. Mais M. de Beaufort fit tant de bruit de ce mariage, dans la crainte qu’il ne lui fît perdre son crédit parmi le peuple, qu’il le fit rompre sur l’heure, étant si puissant qu’on ne l’osoit fâcher. Mais au mois de septembre, soit que M. de Beaufort eût consenti